Angoisses fondamentales & verticalité

Nos vies d'êtres humains sont hantées par trois angoisses fondamentales, existentielles : la peur de la mort, la détresse de la solitude, et le désespoir face au non-sens de la vie. Toutes les souffrances, douleurs, difficultés, peuvent être reliées d’une façon ou d’une autre à ces trois angoisses fondamentales. Et d’une certaine manière, on peut dire aussi que tout désir, tout mouvement, toute relation a vocation à y répondre, à les apaiser.
Pour ce faire, nous cherchons principalement à l’extérieur de nous-même les moyens de cet apaisement, tout au moins tant que nous nous maintenons nous-même exclusivement dans la dimension horizontale de notre existence, celle du quotidien, de la seule matérialité, de l’utile et de l’agréable. Ainsi :
Face à la mort, nous évitons la souffrance en nous assurant une certaine sécurité. Nous investissons la matérialité, la possession, la richesse, le confort, la jouissance des objets. La réussite professionnelle, la reconnaissance sociale, l’enfantement sont aussi des moyens usuels d'apaiser l'angoisse de mort, à des niveaux divers, l’enjeu étant de maintenir par-delà notre existence une certaine permanence, à tout le moins, dans l’esprit et la culture de ceux qui nous survivent.
Face à la solitude, nous évitons l'isolement en recherchant l'attachement. Nous investissons ce qui nous lie à l’autre (le lien), couple(s), amis, copains, collaborateurs, … bref les relations. Pour certain(e)s, ces relations sont fusionnelles, exclusives, peu nombreuses (attachement focalisé). Pour d'autres elles semblent plus ouvertes, inclusives, multiples (attachement délayé). On peut aussi plus ou moins se donner à l'autre, ou plus ou moins posséder. Les variations sur ce thème sont multiples et variées.
Face au non sens, nous évitons l'absurde en accumulant expériences & savoir. Que ce savoir traite des lois de l'univers, ou de choses plus prosaïques, notre objectif est ainsi de donner du sens, de trouver une raison d'être aux choses, aux gens et à nous-même. Quant aux expériences (voyages, sports, visites, découvertes, activités diverses,...) nous attendons le plus souvent d'elles qu'elles nous fassent oublier la trivialité irraisonnée du quotidien et du présent, et/ou qu'elles enrichissent encore notre savoir et nous aident à donner du sens à la vie humaine.
Lorsqu’un certain degré d’accomplissement est atteint dans cette extériorité, nous avons tendance à l’exposer, comme si cet affichage devait nous convaincre