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Du plaisir et du bonheur...

Dernière mise à jour : 22 avr. 2020


En cette période de fin d’année toute particulière, je ne peux sacrifier à la tradition de vous souhaiter de bonnes fêtes de fin d’année, ni résister à la tentation de partager avec vous quelques pensées.


Je crois qu'une grande partie de nos maux d’êtres humains provient de la confusion savamment entretenue entre plaisir et bonheur. La société (nous) nous fait croire que le bonheur consiste en une succession de plaisirs à assouvir, afin d'entretenir le système fou dans lequel nous sommes engagés, celui de la vente et de l'achat sans fin, de la production de masse et de la croissance à tout crin.

Cette confusion a plusieurs conséquences, dont je crois que les 2 principales sont les suivantes… Je passe bien évidemment sur les conséquences environnementales, écologiques et autres en ne m’inscrivant que dans la perspective « individuelle » ou « dé-personnelle » qui nous intéresse dans le cadre du MP.


La première conséquence de cette confusion est une insatisfaction permanente, un sentiment confus que si l'on obtient ceci ou cela on devrait être heureux alors qu'on ne l'est pas au final. Un désir satisfait entraine un plaisir momentané, puis le manque de plaisir un autre désir, etc ... Au bout d'un certain nombre d'échecs de ce type on peut être amené à réaliser qu'il ne s'agit que d'une fuite désordonnée en dehors de nous mêmes. Ou on peut devenir aigri, en colère et en vouloir à la terre entière qui ne nous donne pas ce dont on a "besoin" et qui est promis à tous : le bonheur. En gros, soit on se trouve, soit on se perd.

La seconde conséquence de cette confusion consiste en un renforcement de l'Ego, du sentiment du "je", à travers l'entretien permanent du désir, du plaisir, de la souffrance de ne pas avoir ci ou ça, de la peur de perdre... La société a besoin d'individus pour consommer, elle a besoin de petits «  moi »  qui luttent pour leurs plaisirs personnels matériels et charnels. Le système s’auto-entretient d’autant mieux qu’il s‘appuie sur des tendances profondes de l’être humain et de l’animal. Et que nous sommes tous « le système » et « la société ».

Le bonheur est donc un mot galvaudé, utilisé à tort et à travers et qui a perdu son sens. Je crois que cela est notamment le fait de l'américanisation du monde. Les Etats- Unis ont érigé le bonheur dans leur constitution et cette jeune société extrêmement matérialiste dés l'origine a fondé tout son devenir et son existence sur cette énorme confusion. Mais je crois aussi que c'est une problématique inhérente à l'homme en général.

Plutôt que de bonheur, on pourrait peut-etre parler de joie sereine, de paix joyeuse ou de bonheur profond. Car c'est ce qui émane de tout sage, de tout éveillé, de tout saint, et aussi de certaines âmes naturellement éclairées par la grâce. Ce vécu là ne vient pas des plaisirs extérieurs mais d'un sens donné à notre vie, d'une insertion dans un groupe humain bienveillant, de relations harmonieuses, vraies et libres, et d'un abandon à quelque chose de plus grand que nous.

En cela l'éveil prôné par tant de traditions, et qui est devenu lui aussi un objet de consommation  courante, n'est pas quelque chose de magique et inatteignable, et encore moins d’achetable, mais une façon simple de vivre en Présence, qui est le fruit d'un réveil sincère de la torpeur quotidienne de nos pensées, désirs, peurs,... tout cela étant au fond la même chose. Il peut être nécessaire de se réveiller de multiples fois, car l'habitude est forte et la torpeur pesante. Ou pas. Cela n'a guère d'importance. Ce qui compte c'est bien de se réveiller et de sortir de l’esclavage, Pour notre plus grand bonheur...



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