top of page
  • Photo du rédacteurMP

De la paix

Dernière mise à jour : 1 mai 2021


En avançant sur notre chemin personnel nous pouvons ressentir un intérêt croissant pour la paix. Cet état, qui s'apparente à une tranquillité d'âme, à un calme ou une sérénité intérieure, peut même devenir une recherche constante dans notre vie. La pratique du Mouvement Présent nous fait ainsi goûter une paix profonde, dont il est parfois douloureux de sortir, au contact du monde extérieur et de notre quotidien. Car avec un peu d'expérience, nous pouvons percevoir que l'agitation des désirs, la lutte pour les possessions et la réussite, la course vers notre bonheur matériel et relationnel, nous conduisent toujours, tôt ou tard, aux mêmes écueils et à la même insatisfaction, aux mêmes oppositions. Et que tout cela a un prix, qui peut parfois s'avérer élevé, voire nous coûter la Vie même. Bien sûr si nous n'avons pas encore compris ou vécu cela, c'est très bien, continuons !

En approfondissant la pratique, en allant au contact toujours renouvelé de cette paix intérieure, il peut nous sembler que la réponse à tous nos soucis, nos problèmes, préoccupations, souffrances, se trouve là. Au regard de cette paix profonde vécue pendant la pratique, notre activité quotidienne peut ainsi apparaitre désordonnée, agitée, et l'environnement nous sembler perturbant, bruyant, voire agressif. Il est alors facile de se réfugier dans la pratique en espérant calmer tout cela et éprouver encore plus de paix et de tranquillité. Or ceci peut conduire à approfondir encore la scission entre ce qui est vécu dans la pratique (donc en retrait du monde) et ce qui est vécu hors de la pratique (donc en contact au monde), à renforcer notre sentiment de séparation, cette fausse perception du moi coupé de son environnement, qui est en fait la source réelle de beaucoup de nos maux et des douleurs du monde. Certains font alors le choix d'une vie d'ascèse, de retrait social (couvent, monastère, âshram, érémitisme, ...), ce qui est tout à fait compréhensible. Pour ceux qui ne font pas ce choix, il reste donc à vivre jour après jour à partir de ce qui a été éprouvé comme une vérité essentielle lors de la pratique, ou d'une expérience spirituelle quelconque.

S'il est vrai que la pratique nous transforme, et que la paix vécue lors de la séance du matin influence et colore notre journée, l'instauration d'une paix durable ne semble pas aller sans un certain effort de conscience dans nos vies elles-mêmes. L'observation avisée et alerte de notre comportement est une continuité impérative de la pratique "in-vitro". Face à ce qui peut être perçu comme perturbateur nous pouvons esquisser 3 attitudes possibles :

  1. Considérer qu'une action extérieure modificatrice est possible et agir,

  2. Considérer qu'aucune action extérieure modificatrice n'est possible et subir,

  3. Considérer que la source de cette perturbation est en nous-même.

La première attitude peut être rendue nécessaire par les circonstances, car revêtir un caractère immédiat et impératif (éducation des enfants, obligations professionnelles, menace de notre intégrité, ...). Mais nous pouvons aussi percevoir que cette modalité est l'attitude que nous privilégions très, trop, souvent, voire de façon systématique et sans conscience, car notre "nature" semble s'exprimer aisément dans l'action et la réaction aux stimulis extérieurs. Peut-être avons-nous commencé à fair